Conférence « Où va l’Inde? »

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Assemblée Générale – Novembre 2013

JJ BoillotPar Jean-Joseph Boillot, Co-Chairman of l’EIEBG (Euro-India Economic & Business Group).Jean-Joseph Boillot est entre autres l’auteur de « ChIndiAfrique » où il défend que les trois continents Chine, Inde et Afrique feront le monde de demain.

Si l’Inde reste le pays du « Jugaad », cet esprit ingénieux de la débrouille indien, qui lui permet de développer des micro innovations là où elles sont directement utiles, elle n’a pas à rougir de la comparaison avec la Chine, que l’on dit trop souvent au centre de tout. Surtout avec une croissance de 5% dans une démocratie réelle qui organise cette année ses 15èmes élections générales.
« Un diamant avec quelques défauts vaut mieux qu’une pierre qui n’en a pas », proverbe indien.

AnnualRate

Selon Jean-Joseph Boillot, 50 états devraient à terme suffire pour faire fonctionner normalement cette démocratie.

La spécificité indienne est que ce pays ne sacrifie pas tout pour sa croissance. Mais les difficultés perdurent, la croissance stagne depuis 2011 et les objectifs 2015 de lutte contre la pauvreté sont difficilement atteignables. L’Inde a encore 28% de pauvres dans sa population (critère de pauvreté  en Inde = moins de 1 $ / jour), alors que la Chine est à 13% (et la France 8%) .

ObjectifPauvreté
La malnutrition est supérieure à celle de l’Afrique (55% en Madhya Pradesh, 27% dans le Kerala). Un enfant mal nourri sur trois dans le monde vit en inde. 60% des pauvres résident dans 5 états, les Bimaru states (Bihar, Madhya Pradesh, Radjasthan, Orissa, Uttar Pradesh). Et ce malgré une forte croissance, par exemple 10% dans le Bihar, état producteur majeur de lait, mais que les pauvres ne peuvent s’acheter à 0.50€ le litre.

L’Inde doit émettre de la monnaie pour faire face à sa dette. Or l’inflation est un mécanisme dangereux dans un pays où les travailleurs salariés sont seulement 10%, et 90% indépendants dont les revenus ne sont pas indexés sur l’inflation.

Un autre risque majeur menace l’Inde de façon récurrente : la corruption. Anna Hazare est un activiste qui a lancé un mouvement de masse pour des lois anti corruption. Une loi récente a ainsi été promulguée sur la transparence des documents officiels (RTI, Right To Information), et le droit d’exiger des ouvertures d’enquêtes sur les affaires.

Politiquement (voir l’article « L’organisation politique de l’Inde« ), le parti du Congrès INC contrôle de moins en mois d’états face au BJP et autres partis régionaux ou indépendants. Ces derniers, à l’occasion des élections qui se tiennent actuellement (voir l’article « Spécial élections« ), vont devoir faire la différence par des alliances indispensables.

Le débat risque de se jouer entre une démocratie faible (Rahul Gandhi du parti centriste INC) et une démocratie musclée (Narendra Modi, du parti nationaliste hindou BJP).

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